HRM-BUDICOANGE
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21 Rabbi Jochatan (Talmud, Hagiga 14a) nous rappelle que, loin d'avoir cessé d'être formés à la Création, les anges naissent « avec tout ce que fait savoir Celui qui est Saint, béni soit-Il ». La notion juive d'un acte de Création continuel (opposée à la doctrine tota simul de la première Eglise), notion traditionnelle dans le Talmud, embrasse non seulement les anges mais aussi toutes les choses formées dans les six premiers jours. On le voit clairement dans l'hymne de Greater Hechaloth (4:2), où Dieu est loué pour ne pas avoir cessé de créer de « nouvelles étoiles et constellations et signes zodiacaux qui s'écoulent et sont émis par la lumière de Son saint vêtement ».

22 Dans un ouvrage intitulé Theatrum Diabolorum, les partisans de Luther, non satisfaits des estimations admises à l'époque sur le nombre de diables, parvinrent au chiffre de 2,5 milliards, et plus tard à celui de 10.000 milliards. Soyez rassurés, alors que « les démons engendrent et s'accroissent comme les hommes, tels les hommes, ils meurent » (Hagiga 16a).

23 Pendant l'Exode et le Désert, Dieu parlait aussi en chamitique. Il le faisait, dit-on, pour se faire comprendre de l'égyptien Moïse et des Juifs qui parlaient le chamitique, lesquels constituaient la majeure partie des disciples de Moïse.

24 Voir Le Livre d'Adam et Eve.

25 Le Talmud, Sotah, fol. 36, nous dit qu'en une nuit, Gabriel enseigna 70 langues à Joseph. L'ange Kirtabus est décrit comme le « génie des langues » (Nuctéméron d'Appolonius de Tyane).

26 Jean Damascène précise dans De Fide Orthodoxa que « Dieu seul est éternel, ou plutôt, Il est au dessus de l'Eternel; car Lui, le Créateur des temps, n'est pas sous la domination du Temps, mais au dessus du Temps ».

27 Judah ha-Lévi (1085-1140), fameux poète et théologien juif du XIIe siècle, enseigna dans Le Livre de Kuzari (IV) qu'il y avait deux classes ou espèces d'anges. Il écrivait : « Comme pour les anges, certains sont créés à un moment donné à partir de subtils éléments de matière (comme l'air et le feu). Certains sont éternels (c'est-à-dire existent depuis l'éternité et pour l'éternité), et ce sont peut-être les intelligences spirituelles dont parlent les philosophes ». Et il poursuit : « Il n'est pas certain que les Anges vus par Isaïe, Ezéchiel et Daniel appartiennent à la classe d'anges créés à un moment donné, ou à la classe d'essences spirituelles qui sont éternelles ». Qu'étaient-ils alors? Saadia ben Joseph pensait qu'ils étaient des visions reçues pendant une extase prophétique plutôt que des réalités extérieures. De l'avis de Jean Damascène (700?-754?), De Fide Orthodoxa, les anges sont immortels mais « seulement par la grâce, non par nature ».

28 Cet « ange de l'insolence et de l'orgueil » avait deux vies. Il fut privé de la première pour la raison que je viens de donner. Mais 2000 ans plus tard, réanimé mais toujours entêté, il réapparut lors de l'Exode. Il fut cette fois-ci noyé par Dieu pour avoir épousé la cause des Egyptiens, cause à laquelle il était très attaché en tant qu'ange tutélaire de cette nation.

29 NdT : nom donné à l'hymne Sanctus, Sanctus, Sanctus.

30 La croyance d'Origène en une « restitution finale », quand Dieu pardonnera toutes ses créatures ayant péché, même les plus damnées, ouvrait la porte à un retour de Satan sur son trône archangélique aux environs du Ciel. On dit qu'Origène ne fut jamais canonisé en raison de cette croyance hérétique.

31 Prière de Joseph.

32 Elie-Sandalphon devint le psychopompe céleste « dont le devoir est de se tenir à la croisée des chemins du Paradis et de guider les pieux à la place désignée » (Pirké R. Eliézer).

33 Selon la tradition juive, tous les patriarches, ainsi que ceux qui ont mené une vie exceptionnellement vertueuse, atteignent le niveau angélique quand il vont au Ciel. Mais ceci a été contesté : « Croire qu'après la mort les âmes des justes deviennent des anges, n'a jamais fait partie de la pensée juive » (Universal Jewish Encyclopedia, I, 314). On peut déduire de Théodote que cela faisait, à un moment donné, partie de la pensée patristique, au point que « les hommes qui sont changés en anges sont instruits par les anges pendant 1000 ans, après avoir été menés jusqu'à la perfection » et qu'ensuite « ceux qui ont été instruits sont transférés à l'autorité angélique ».

34 En théologie, il existe trois classes d'esprits : 1) Dieu, qui est un esprit divin; 2) les anges et les démons qui sont de purs esprits; et 3) l'homme, qui est un esprit impur.

35 Nous lisons dans le Zohar (Vayera 101a) : « Quand Abraham souffrait encore des effets de la circoncision, Celui qui est Saint lui envoya trois anges, de forme invisible, pour s'informer de sa santé ». Et le texte poursuit : « Vous pourriez vous demander comment les anges peuvent être visibles, puisqu'il est écrit ''Qui des esprits fait ses anges'' (Psaume 104:4). Cependant Abraham les vit assurément, pendant qu'ils descendaient sur terre sous la forme d'hommes. Et, en effet, chaque fois que les esprits célestes descendent sur terre, ils s'habillent d'éléments corporels et apparaissent aux hommes sous forme humaine ». Mais il est bien difficile de concilier ce qui précède avec la déclaration du Livre des Jubilés (15:27), à savoir que « tous les anges de la présence et tous les anges de la sanctification » étaient déjà circoncis quand ils furent créés. Sur la question de la matérialité des anges, les experts sont divisés. Alexandre de Hales, Bernard de Clairvaux, saint Bonaventure, Origène font partie de ceux qui croient que les anges sont composés de matière et ont une forme. Denys l'Areopagite, Jean de Rochelle, Moïse Maimonide, Maximus le Confesseur et William d'Auvergne maintiennent au contraire que les anges sont incorporels.

36 Le Coran 53:27 « Ceux qui ne croient pas dans l'au-delà, appellent les anges avec des noms de femmes »

37 Dans les textes des premiers commentateurs, Moïse de Burgos et Isaac ben R. Jacob ha-Cohen, comme dans le supplément du Zohar, il y a aussi 10 émanations mauvaises (masculines) dont « seulement 7 furent autorisées à rester » Voir les Annexes.

38 Tumtum est un terme talmudique pour tout esprit dont le sexe ne peut pas être facilement déterminé. Voir M. Jastrow, Dictionary of the Targunim, Talmud, Talmud Babli and Yerusalmi, et Midrashim Literature.

39 NdT : des noms sont théophores, c'est-à-dire porteurs du nom de Dieu, lorsqu'on on fabrique un nom d'ange en ajoutant par exemple le suffixe « el » (qui signifie Dieu). Il existe aussi une série d'anges avec des terminaisons en « yah » (autre nom pour Dieu). Pour les suffixes « ron » ou « on », parfois déformés en « an » ou « phon », il s'agit le plus souvent d'un nom d'origine grecque ou latine. Les noms génériques des anges qui appartiennent au même « camp » se terminent en « im » ou « in » (ophanim, irin, etc.). Monde de l'Inconnu, mai-juillet 2003, n° 303 consacré à la Kabbale.

40 L'époque à laquelle vécut et écrit Denys n'a jamais été déterminée de façon satisfaisante. Au début, ses écrits furent attribués à l'un des juges de l'areopagus grec (tribunal), juge converti par Paul (Actes 17:34). Mais les érudits, considérant que cette date théorique était insoutenable, l'avancèrent au VIe siècle. Cependant, d'après une légende française citée par A. B. Jameson (Legends of the Madonna), « Denys l'Areopagite était présent lors de la mort de la Vierge Marie », ce qui le situerait au Ier siècle. La légende raconte que « Denys se tenait autour de la bière, aux côtés des douze apôtres, des deux grands anges de la mort (Michaël et Gabriel), et d'une armée d'anges de moindre importance se lamentant ».

41 Cf. les divers classements des 9 hiérarchies présentées par Augustin (La Cité de Dieu), Grégoire le Grand (Homilia et Moralia), Isodore de Séville (Etymologiarum), Bernard de Clairvaux (De Consideratione), Edmund Spenser (An Hymne of Heavenly Beautie), Drummond of Hawthornden (Flowers of Sion), etc.

42 Les miracles et la magie n'étaient pas toujours désapprouvés par l'Eglise, malgré l'exhortation de Jésus contre une croyance basée sur les signes et les prodiges (Jean 4:48). Quand Pic de la Mirandole (1493-1494) déclara qu'« aucune science n'offre de plus grande preuve au sujet des anges, du purgatoire, du feu de l'enfer, et de la divinité du Christ, que la magie et la Kabbale », le pape Sixtus IV « fut ravi et fit traduire la Kabbale en latin pour l'usage des étudiants en théologie » (Albert C. Sundberg Jr., Old Testament of the Early Church, Havard Theological Studies 1964). Cependant, une commission désignée par un pape suivant, Innocent VIII, condamna au moins dix thèses de Pic comme « irréfléchies, fausses et hérétiques ». Cela semble avoir été ensuite l'attitude de l'Eglise, la Kabbale étant proscrite comme système juif de magie noire, « laboratoire de Satan ».

43 Traité Beshallah, Mekilta de Rabbi Ishmael, vol. 1, p. 245.

44 Martin Buber, Tales of the Hasidim, Later Masters, chapitre sur Rabbi Yaakov de Sadagora. Alors que Dieu, naturellement, se réjouissait de la victoire de Son Peuple Elu, Il n'appréciait pas de voir Ses anges chanter victoire. Ainsi, les talmudistes décrivent Dieu imposant le silence à un choeur angélique qui chantait des alléluias pendant que l'armée égyptienne courrait au désastre, Dieu criant : « Comment osez-vous chanter dans l'allégresse quand mon oeuvre [ c'est-à-dire les Egyptiens ] est en train de périr dans la mer! » [ Ref. Ben Zion Bokser, The Wisdom of the Talmud, p. 117 ].

45 Il existe plusieurs princes, ou anges de la Mort. A part Sammael, les plus importants sont Kafziel, Kezef, Satan, Suriel, Yehudiam, Michaël, Gabriel, Métaron, Azrael, Abaddon/Apollyon. Ils sont tous sous les ordres de Dieu. Lorsqu'ils ne réussissent pas à accomplir leur mission, comme dans le cas de Moïse qui refusa d'abandonner son corps, alors Dieu agit lui-même comme Son propre ange de la Mort. D'après la légende (Ginzberg, La Légende des Juifs, III, 473), après que Dieu eût employé ses meilleurs arguments pour persuader Moïse qu'il serait mieux mort que vivant, et que le Législateur s'entêtait, Dieu descendit du Ciel ( en compagnie de Michaël, Gabriel et Zagzagel ) et « prit l'âme de Moïse avec un baiser » ( Jude 9). La légende dit aussi que Dieu enterra Moïse, mais « dans un endroit qui demeure inconnu, même à Moïse en personne ».